Rencontre avec Roberta Jamieson, lauréate 2020 du prix national « Lynn Factor Stand Up for Kids »

Roberta Jamieson, lauréate 2020 du prix national « Lynn Factor Stand Up for Kids ».

Merci d’avoir soumis vos nominations pour le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids 2022 !

Créé par la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada en 2018, le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids célèbre et reconnaît les Canadiens qui font une différence positive dans la vie des enfants et des jeunes impliqués dans le système de protection de l’enfance.

Pendant que nous examinons les nominations de cette année, nous nous entretenons avec les anciens lauréats pour savoir ce qu’ils font maintenant – et comment le prix a fait une différence dans le travail des organisations qu’ils ont choisi de soutenir.

Roberta Jamieson, lauréate 2020

Élevée sur le territoire des Six Nations de la rivière Grand, Roberta Jamieson a été la première femme des Premières Nations au Canada à obtenir un diplôme en droit, la première femme ombudsman en Ontario et la première femme à être élue chef du territoire des Six Nations de la rivière Grand.

Roberta a consacré sa vie à faire progresser la médiation et le changement systémique dans la poursuite de la justice sociale et de l’inclusion, en particulier pour les jeunes autochtones. En tant qu’ancienne présidente-directrice générale d’Indspire, elle a supervisé la multiplication par huit du nombre de bourses d’études accordées à des étudiants autochtones, ce qui témoigne de sa conviction profonde du pouvoir de l’éducation et du mentorat pour créer un changement systémique dans les communautés autochtones.

Roberta a reçu 30 diplômes honorifiques et s’est vu décerner de nombreuses récompenses pour son travail et son impact, notamment le titre d’Officier de l’Ordre du Canada. Elle a également été nommée par le Premier ministre Justin Trudeau au premier Conseil consultatif sur l’égalité des sexes pendant la présidence canadienne du G7.

En 2020, Roberta a remporté le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids en reconnaissance de son engagement inébranlable à éliminer les obstacles à l’éducation et au mentorat pour les jeunes autochtones. Nous avons parlé avec Roberta pour savoir ce que cela signifiait pour elle de recevoir ce prix et comment elle continue à faire une différence aujourd’hui.

Qu’est-ce que cela a signifié pour vous de recevoir le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids en 2020 ?

Ce fut un immense honneur de recevoir ce prix. Plus que cela, il a confirmé la reconnaissance par la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada de la profonde importance du soutien aux jeunes autochtones.

Vous avez sélectionné Indspire pour recevoir la subvention de 50 000 $ dans le cadre de cette bourse. Quels sont les projets ou priorités que ces fonds ont permis de soutenir ?

Contrairement aux enfants non autochtones du Canada, les jeunes autochtones commencent leur vie en subissant les conséquences des pensionnats. Cela signifie qu’ils ne partent pas sur la même ligne de départ que les autres enfants.

C’est pour cette raison que j’ai décidé d’utiliser la subvention du prix national Lynn Factor Stand Up for Kids pour créer la bourse Totah Cares (DML) d’Indspire. Cette bourse est conçue pour aider les jeunes autochtones à accéder à l’enseignement supérieur, en mettant l’accent sur ceux qui ont été élevés par leurs grands-parents ou leur famille élargie, ceux qui ont été pris en charge par le gouvernement et les étudiants qui poursuivent des études dans des domaines liés à la santé mentale et au bien-être des enfants.

Le mot « totah » signifie « grand-mère » en mohawk, et DML représente la première lettre du nom de chacun de mes trois petits-enfants. Dans de nombreuses familles autochtones, ce sont les grands-mères qui assument le rôle de soignantes et de pourvoyeuses de soins. Je voulais donc rendre hommage à leur rôle crucial par le biais de cette bourse.

Je suis également fière de dire que nous avons pu obtenir une contribution équivalente du gouvernement du Canada pour la bourse, de sorte qu’un total de 100 000 $ est disponible pour les jeunes autochtones.

Depuis la création de la bourse Totah Cares (DML) il y a deux ans, 31 jeunes de tout le Canada ont été soutenus. Les bénéficiaires étudient dans un large éventail de domaines, notamment le travail social, les soins aux enfants et aux jeunes, la psychologie, l’éducation, etc.

Aider les jeunes autochtones à réaliser leurs rêves et à faire la différence dans le monde est essentiel si nous voulons contribuer à faire tomber les barrières pour les générations futures.

Tout au long de votre carrière, vous avez contribué à créer un impact considérable pour les jeunes autochtones. Quels sont, selon vous, les plus grands défis ou obstacles auxquels les jeunes autochtones du Canada sont encore confrontés ?

Le plus grand défi reste d’ordre financier. Les jeunes autochtones ont besoin d’un accès plus équitable à l’éducation, ce qui implique un soutien financier plus important.

Ils doivent également avoir accès à une éducation culturellement appropriée qui reconnaît et respecte leur histoire et leur contexte uniques, ainsi qu’à des services d’accompagnement qui leur permettront de réussir. Par exemple, les jeunes autochtones bénéficieraient grandement de l’accès à des professionnels de la santé mentale, à des aînés, à des enseignants autochtones, à des programmes d’études axés sur les autochtones – une inclusion systémique qui valide leurs identités et leurs réalités dans la société canadienne contemporaine. Cela signifie représentation, respect et visibilité.

Nous avons fait quelques progrès, mais c’est encore beaucoup trop lent. Pourtant, les jeunes autochtones constituent le groupe démographique qui connaît la croissance la plus rapide au Canada – la plus grande ressource naturelle de notre pays. Ils ont besoin d’un investissement soutenu pour pouvoir réaliser leur potentiel et contribuer à toutes les facettes de la société.

J’ai bon espoir que les changements nécessaires soient apportés. Les Canadiens sont plus attentifs que jamais, surtout depuis la découverte, ces dernières années, de tombes non marquées sur les sites des anciens pensionnats. Ces découvertes ont réellement catalysé un engagement de la part des Canadiens à créer un changement, et j’espère que cela se traduira par un investissement soutenu dans le soutien aux jeunes autochtones.

Quelle est la prochaine étape pour vous, sur le plan personnel et professionnel ?

Je suis une artisane du changement par nature. Au fil des ans, j’ai assumé de nombreux rôles différents lorsque j’estimais que les voix autochtones devaient être entendues et représentées.

En ce moment, je m’efforce d’élargir mon rôle en tant qu’administratrice de sociétés auprès de RBC et de Deloitte Canada et Chili, et en tant que coprésidente du Conseil consultatif autochtone auprès du Conseil d’administration du CN, afin de contribuer au changement. Je suis également fière d’être vice-présidente du Conseil des leaders de la Gouverneure générale et j’ai été l’une des visionnaires fondatrices du Projet Prospérité, un organisme de bienfaisance enregistré fondé pour atténuer les impacts de COVID-19 sur les femmes canadiennes.

Et, comme toujours, je passe beaucoup de temps à conseiller des personnes de tous horizons sur l’importance de l’inclusion et de l’approche des défis et des solutions à travers le prisme de l’intersectionnalité.

Apprenez-en davantage sur le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids 2022 et surveillez l’annonce du lauréat de cette année !