Merci d’avoir soumis vos nominations pour le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids 2022 !
Créé par la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada en 2018, le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids célèbre et reconnaît les Canadiens qui font une différence positive dans la vie des enfants et des jeunes impliqués dans le système de protection de l’enfance.
Pendant que nous examinons les nominations de cette année, nous nous entretenons avec les anciens lauréats pour savoir ce qu’ils font maintenant – et comment le prix a fait une différence dans le travail des organisations qu’ils ont choisi de soutenir.
Cindy Blackstock, lauréate 2018
Cindy Blackstock est directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières nations du Canada et professeur à l’école de travail social de l’Université McGill.
En 2018, Cindy a remporté le prix national inaugural Lynn Factor Stand Up for Kids en reconnaissance de ses vastes contributions à l’avancement des droits et du bien-être des enfants autochtones au Canada.
Membre de la Première nation Gitxsan, Cindy a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la protection de l’enfance et des droits des enfants autochtones. Elle a joué un rôle essentiel dans l’organisation d’une contestation réussie des droits de la personne à l’égard de la prestation inéquitable des services à l’enfance et à la famille au Canada et de l’échec de la mise en œuvre du principe de Jordan – une étape historique qui a permis de fournir des centaines de milliers de services aux enfants, aux jeunes et aux familles des Premières nations.
Nous avons parlé avec Cindy pour savoir ce que cela signifiait pour elle de recevoir le prix national Lynn Factor Stand Up for Kids et comment elle continue à faire une différence aujourd’hui.
Qu’est-ce que cela a signifié pour vous d’être sélectionné comme le premier lauréat du prix national Lynn Factor Stand Up for Kids?
Les injustices commises à l’encontre des enfants des Premières nations ont été passées sous silence dans le discours canadien pendant si longtemps, que la reconnaissance accordée par ce prix était vraiment une reconnaissance collective de ces injustices de longue date. Pour moi, c’était un signal que ces enfants ne seront plus jamais seuls – que des gens se tiendront à leurs côtés et s’activeront autour d’eux.
Lorsque vous avez remporté ce prix, vous avez choisi de diriger votre subvention de 50 000 $ vers We Matter. Pourquoi avez-vous choisi cette organisation ?
Je crois fermement que les jeunes des Premières nations, des Métis et des Inuits savent ce dont ils ont besoin et qu’ils sont également très conscients de certains des défis que leur posent les traumatismes multigénérationnels liés au colonialisme des pensionnats et aux injustices actuelles. Ainsi, chaque fois qu’ils organisent et développent une organisation comme We Matter pour renforcer la force multigénérationnelle de ces communautés d’une manière très pratique et significative pour ces jeunes, je suis tout à fait d’accord.
We Matter accomplit un travail extraordinaire pour la jeunesse autochtone : il s’agit d’impliquer les jeunes, de promouvoir la santé mentale, d’éliminer les stigmates de la santé mentale et de favoriser une meilleure compréhension, au sein du grand public canadien, de l’importance de la santé mentale chez les jeunes, en particulier chez les jeunes autochtones. Ce fut un privilège de soutenir leur travail de cette manière.
Quels sont les problèmes actuels les plus critiques concernant les droits des enfants autochtones qui, selon vous, doivent être mieux connus ?
À l’heure actuelle, les enfants des Premières Nations continuent de subir de vastes inégalités qui menacent leur bien-être et leur vie. Dans le Nord du Canada, par exemple, il y a d’énormes problèmes d’insécurité alimentaire, des taux de tuberculose qui montent en flèche et un grave manque d’accès à l’eau potable. En tant que pays, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et permettre que cela continue.
Pourquoi les enfants des Premières nations devraient-ils grandir en rêvant d’obtenir un verre d’eau propre alors que les autres enfants canadiens peuvent grandir en rêvant d’être le meilleur écrivain ou le meilleur astronaute ?
Un autre problème majeur est que les gens ne comprennent généralement pas la diversité de la communauté autochtone et les besoins uniques des différents groupes. Par exemple, la Loi sur les Indiens ne s’applique qu’aux Premières nations, et non aux Métis ou aux Inuits. Or, il existe de nombreuses communautés autochtones diverses qui sont confrontées à leurs propres défis, et il faut sensibiliser et éduquer davantage les gens sur la nature de ces besoins et la façon d’y répondre.
Sur quoi vous et votre équipe travaillez-vous actuellement, à la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations ?
L’une de nos plus grandes priorités est de chiffrer toutes ces inégalités – à quoi elles ressemblent et quel est leur impact sur la vie des enfants des Premières Nations, afin que les gens puissent mieux comprendre l’ampleur du problème et ce qui doit changer. Nous nous efforçons également d’éduquer les enfants, les jeunes et les familles de tout le pays sur la relation passée du Canada avec les enfants des Premières nations et sur la façon dont nous pouvons remédier aux injustices qui subsistent aujourd’hui en raison de cette histoire.
Et nous continuons à travailler pour que le gouvernement fédéral soit tenu de donner suite à la décision du Tribunal des droits de la personne de 2016 qui a conclu que le gouvernement a fait preuve de discrimination à l’égard des enfants des Premières Nations en finançant de manière inéquitable le bien-être des enfants.
Lorsque nous pourrons entrer dans une communauté et qu’un enfant pourra dire : « Ma vie est un peu meilleure aujourd’hui qu’hier », alors nous saurons que les choses évoluent dans la bonne direction.
Apprenez-en davantage sur le Prix national Lynn Factor Stand Up for Kids 2022 et surveillez l’annonce du lauréat de cette année !